La Ligne Maginot doit son nom au Ministre de la Guerre de l'époque, André Maginot.
Il fut anciennement Ministre des colonies et succède en janvier 1930 à Paul Painlevé
qui a largement préparé auparavant le dossier de la défense des frontières.
Grand blessé de la guerre 1914-1918, c'est lui qui fait voter une première tranche de crédits
et obtient 2,9 milliards de francs d'époque (soit environ 1,3 milliards d'euros) à engager de 1930 à 1934 inclus.
Il ne verra cependant jamais l'achèvement de la ligne qui allait porter son nom.
Plusieurs raisons ont motivé l'idée d'édifier un nouveau système de fortifications défensives au lendemain du Premier
Conflit Mondial.
Les arguments militaires, géographiques, politiques, industrielles de l'époque ont largement suffi à convaincre
les états-majors français d'entamer ce vaste chantier.
Ce dernier mobilisera plusieurs centaines d'entreprises et activera plus de 20 000 hommes.
Les chantiers s'ouvrent dès 1929, certains même en 1928, mais c'est surtout en 1930 et 1931 que l'essentiel des travaux
sera lancé. La toute fraiche Commission d'Organisation des Régions Fortifiées (CORF) se charge d'établir les avant-projets,
de déterminer les emplacements et les missions de chaque ouvrage, de dessiner les plans de masse et de définir l'équipement
et l'armement. Les véritables études se feront de 1925 à 1929, puis la CORF construira la première tranche de la Ligne de
1930 à 1935 (en gros).
Des prolongements de la Ligne appelés "Nouveaux Fronts" seront par ailleurs réalisés à partir de 1934-35, avec du matériel
certes plus moderne, mais une artillerie quasi-inexistante.
On en retrouve dans le Nord, près de Montmédy, ainsi que sur le plateau de Rohrbach.
En effet l'heure est déjà à l'économie, et il subsistera toujours jusqu'en 1938
des zones très peu, voire pas du tout fortifiées !
Le 1er janvier 1936, la CORF est dissoute. Ce sont principalement deux nouvelles entités, la Section Technique du Génie (STG)
et la Main d'Oeuvre Militaire (MOM), qui prendront le relais des travaux entre 1935 et 1940. De bien minces budgets leur seront alloués
pour pallier aux irrégularités de la Ligne...
"Le béton vaut mieux (...) et coûte moins cher que le mur de poitrines." André Maginot