La Ligne Maginot se profile par des dizaines d'ouvrages d'artillerie et d'infanterie, des centaines de casemates indépendantes, des abris, des observatoires et des milliers de petits blockhaus. Emergant fièrement de nos campagnes, ces vestiges du passé ne manqueront pas d'éveiller, pour longtemps encore espérons-le, la curiosité de tous.
Les ouvrages d'artillerie sont de grosses fortifications très présentes en Lorraine et dans les Alpes,
composés de plusieurs blocs en béton armé (de 5 à 17) reliés entre eux par des
galeries à plusieurs dizaines de mètres sous terre. Profondeur jugée suffisante à l'époque, compte tenu de la
puissance des armes.
Chaque bloc a sa fonction et peut être :
Les blocs d'entrées peuvent être connectés aux galeries par puit (escalier et/ou monte-charge),
par plan incliné (descendant ou ascendant), ou de plain-pied (le bloc est au même niveau que les galeries).
Les ouvrages d'artillerie peuvent s'étendre sur plusieurs kilomètres, d'où parfois d'interminables galeries
parcourues alors par des voies ferrées de 60 cm, souvent avec traction électrique.
Au niveau des galeries se trouve également :
Les ouvrages d'infanterie sont des fortifications plus modestes, sans artillerie, mais qui suivent le même principe d'organisation. De 2 à 4 blocs reliés par galerie sans voie ferrée, et possédant en général le même équipement que les gros ouvrages, mais en plus réduit. Un petit ouvrage peut être monobloc. Dans certains secteur, comme près de Rohrbach, aucun ouvrage d'artillerie ne pouvait soutenir les ouvrages d'infanterie (Welschhof, Haut-Poirier) qui étaient alors vulnérables...
Les casemates d'infanterie, très nombreuses, comblent les intervalles pour garder un feu continu. Souvent dotées d'armes antichar, elles possédaient également tous les moyens indispensables pour être autonome, c'est-à-dire groupe(s) électrogène(s), systèmes de ventilation et de transmission, chambres de repos, vivres...
Les observatoires sont des blocs bétonnés souvent construits en hauteur pour garantir les meilleures vues. En effet, leur mission est d'observer, d'informer et de guider les tirs d'artillerie des ouvrages dont ils dépendent, d'où leurs cloches blindées à grande vision périscopique et leurs divers créneaux d'observation. Indépendants ou reliés à un ouvrage, ils sont bien entendu équipés des moyens de communications nécessaires.
Les abris, souvent en retrait de ligne principale de défense, accueillaient les troupes d'intervalle (parfois plus de 200 hommes). En béton, sous terre ou en surface, ces abris étaient également pourvus de diverses installations : groupe électrogène, cuisine, filtres, réserves en nourriture et en eau, infirmerie, chambres, etc. Certains possèdent des cloches GFM.