Les casemates d'infanterie sont généralement construites en protection 2 (sur 4), soit une épaisseur de 1m pour les
murs arrières et latéraux, 2m pour la dalle et 2,25m pour le mur frontal. La protection et le camouflage
se fait toujours par un talus de terre et de rocailles.
Cependant, le degré de protection passera à 3 pour certaines casemates construites depuis 1937 et mal défilées,
principalement du côté de Sierentz.
La casemate d'infanterie peut être "simple" (type STG B1) ou "double" (type STG A1), ce qui équivaut à une ou deux
directions de tir. Dans tous les cas, il s'agit de tir de flanquement, c'est-à-dire que les ouvrages, séparés par
plusieurs centaines de mètres peuvent se couvrir mutuellement et ainsi faire barrage à l'ennemi.
C'est le même principe sur toute la ligne.
Quelques rares casemates possèdent un étage inférieur.
En septembre 1936, E. Daladier va donner une nouvelle impulsion à la
fortification de la Haute-Alsace, région qu'il veut à tout prix verrouiller. Ses décisions vont favoriser le secteur qui se retrouvera
alors mieux équipé que d'autres dans la même situation. Notamment le secteur de la Sarre, également confié à la STG.
C'est ainsi que les 23 casemates d'infanterie STG (non-allégées) de Kembs à Raedersdorf seront toutes dotées d'une cloche GFM type B.
Quatre casemates possèderont deux cloches : Stetten, Côte 445, Calvaire et Raedersdorf.
Les portes blindées et les grilles d'entrée étaient, à l'exception de la casemate de l'Aschenbach, toutes en place.
En ce qui concerne les cuirassements définitifs des créneaux, ils ne seront jamais livrés étant donné le retard pris dans leur
développement.
Il est aussi vraissemblable que la ventilation, les filtres et les groupes électrogènes n'ont pas pu être installés à temps.
Hauteur | Epaisseur | Diamètre extérieur | Diamètre intérieur | Poids |
2,17 m | 0,25 m | 1,78 m | 1,30 m | 17 tonnes |
Ces cloches, en acier nickel-chrome, sont pourvues de 3 à 5 créneaux à rotule pour diascope d'observation, ou fusil-mitrailleur modèle 1924/29 sur affût spécial de cloche ou encore mortier de 50 modèle 1935 (mais aucune n'avait cet armement en 1940), ces cloches présentent également un orifice vertical situé à leur sommet destiné à recevoir un périscope de guet (du type F2) ou un périscope d'observation (pour l'artillerie, type J2 à plus fort grossissement).
Le puit d'accès, dont la hauteur varie en fonction de la dalle, comprend :
- une plate-forme mobile que le soldat déplace manuellement grâce à
un système de contre poids et peut ainsi l'ajuster en fonction de sa taille
- des échelons séparés par un système à chaîne permettant de monter les munitions
- un fin tuyau central de la hauteur du puit, avec à sa base un filtre
aspirant l'air vicié de la cloche ; les douilles peuvent également être évacuées par ce tube.
En 1935, la France n'a pas encore terminer le développement de l'arme antichar destinée aux futures fortifications de campagne.
Une solution économique existe toutefois puisque dès mars 1933, la Marine tend à céder un grand nombre de canons anciens.
Il s'agit du matériel de 47mm Mdle 1885 et 1902, ainsi que le 65mm Mdle 1888/91 et 1902.
Dans notre secteur, la 7è Région Militaire se verra remettre 93 pièces de 47mm Mdle 1885 et 2 pièces Mdle 1902, dont le tube
est plus long. Ces deux dernières ont probablement dû être installées dans la casemate de Knoeringue Sud-Est
qui présente les fixations compatible avec l'affût.
Le 47 de marine sera mis en place, provisoirement pensait-on, dans chaque casemate STG d'infanterie et dans de nombreuses coupoles MOM.
Devait s'y substituer ultérieurement le canon antichar de campagne sur roues de 47mm Mdle 1937.
Ce matériel ne sera jamais livré à temps et il en sera de même pour le blindage correspondant (désignation : trémie 47B).
Le canon de marine sera donc en place en 1940, sur affût crinoline Mdle 1887 sans recul pour le modèle de 1885 ou sur affût
à chandelier avec recul pour le modèle de 1902.
Longueur du tube | Poids de l'obus | Vitesse initiale | Portée efficace | Portée maximale | Cadence de tir |
1,88 m | 1,5 kg en fonte | 650 m/s | 1000 m | 8400 m | 15 coups/min |
La STG prévoit dès le départ d'équiper ses casemates par la mitrailleuse Hotchkiss de 8mm Mdle 1914 disponible en grande
quantité.
Les choses se compliquent lorsqu'il s'agit d'installer un cuirassement étanche adéquat. Plusieurs trémies sont à l'étude,
alors en février 1939, l'Inspection Générale du Génie et des Fortifications propose une solution immédiate : 70 carters légers
en acier moulé de 5cm d'épaisseur. Ce système reste facilement démontable en cas de remplacement par les installations
définitives, connues sous le nom de trémie A2R ou C2R.
Ces dernières ne seront, une fois de plus, jamais livrées et les créneaux de mitrailleuse garderont leur blindage provisoire.
Quant au support, on construit (temporairement puis définitivement) une plate-forme bétonnée en-dessous de chaque créneau mitrailleuse.
L'arme est alors montée sur l'affût-trépied Mdle 1916, lui-même posé sur la plate-forme. Toutefois,
on est en droit de se demander quel dispositif était appliqué, là où ces supports font défaut.
Poids de l'arme | Poids de l'affût | Portée efficace | Portée maximale | Cadence de tir | Chargeur |
25 kg | 24 kg | 2500 m à 3000 m | 4300 m | 250 à 500 coups/min | souple 288 cartouches ou rigide 24 cartouches |
Le FM 7,5mm Mdle 1924 modifié 1929 était très utilisé dans toute la Ligne Maginot et par les troupes d'intervalles.
Dans les casemates STG, on retrouve de 2 à 6 créneaux prévus pour le FM ou le fusil Mousqueton 8mm
Mdle 1892 modifié 1916. En effet, aucune trémie aboutie n'était en place. A la place demeurent généralement
de petits obturateurs métalliques à charnières ou à glissières.
Le FM pouvait également être installé dans une cloche GFM.
Quant à la goulotte lance-grenade, elle servait de défense des angles morts (photo de gauche).
Coiffée d'une tête en bronze, la goulotte permet de projeter à l'extérieur une grenade dégoupillée du type F1.
De nos jours, seuls les tubes traversant les murs sont visibles, à ne pas confondre avec les tubes d'évacuation des douilles.
Poids de l'arme à vide | Portée efficace | Portée maximale | Cadence de tir en mode rafale |
8,9 kg | 600 à 1200 m | 2000 m | 500 coups/min (en pratique : 200 coups/min) |